Il arrive que le corps ne donne pas les réponses attendues alors que tous les paramètres semblent en place pour atteindre les objectifs souhaités.
Quelques facteurs peuvent notamment freiner voire empêcher la perte de poids.
LE STRESS
Le stress affecte la perte de graisse par plusieurs mécanismes. Outre le fait de provoquer, chez certaines personnes des pulsions alimentaires, celui-ci conduit aussi à une sécrétion persistante de cortisol. Cette hormone stéroïde joue plusieurs rôles dans l’organisme et possède notamment un rôle hyperglycémiant (élévation du taux de sucre dans le sang) qui permet de fournir au cerveau un apport en énergie suffisant pour préparer la personne à faire face à une situation stressante qui dure et de reconstituer les réserves hépatiques de sucre qui ont été utilisées initialement sous l’effet de l’adrénaline.
La sécrétion prolongée du cortisol induit par un stress chronique provoque un épuisement progressif des glandes corticosurrénales et peut entraîner des troubles métaboliques et organiques dont l’hypertension artérielle, le diabète de type II, l’obésité (particulièrement l’embonpoint abdominal), la sensibilité à certaines maladies allergiques et inflammatoires et la diminution des défenses immunitaires…
LE MANQUE DE SOMMEIL
En cas de sommeil perturbé, la ghréline, l’hormone produite et secrétée par l’estomac qui gère en grande partie la faim physiologique est produite en excès, poussant à manger plus sans réel besoin. Celle-ci a également tendance à orienter vers des aliments très caloriques et sans intérêt nutritionnel réel.
En parallèle, le taux de leptine, hormone produite par les cellules adipeuses qui la régulent la satiété diminue significativement. Les signaux sont donc brouillés et la prise de poids souvent inévitable.
D’autre part, la période de jeûne nocturne est un temps favorable à l’oxydation des graisses : plus les nuits courtes plus l’effet est donc réduit.
UN APPORT ALIMENTAIRE QUANTITATIVEMENT INSUFFISANT
Le métabolisme est l’ensemble des phénomènes qui permettent de fournir aux cellules du corps humain l’énergie et la matière nécessaires à leur maintien (homéostasie) et à leur fonctionnement (équilibre).
1/ Le métabolisme de base représente l’énergie dépensée par l’organisme pour assurer les fonctions essentielles et vitales (ex. : respiration, circulation sanguine, etc.) qui représentent environ 60 % de la dépense calorique quotidienne.
2/ Le métabolisme post -prandial intervient lors de la digestion : le corps brule des calories pour transformer les aliments en énergie (5 à 10% de la dépense).
3/ Le métabolisme lié à la dépense énergétique : il « s’empile » sur les deux précédents et correspond à la dépense liée à l’activité (du simple fait de lire, conduire, se mouvoir à la pratique d’exercices.).
Le métabolisme peut être ralenti en cas de diminution des apports caloriques au quotidien sur du long terme et / ou déséquilibre (adaptation métabolique). Il s’en suit un dysfonctionnement provoquant un déséquilibre entre la lipogènèse (création de tissus adipeux) et la lipolyse (destruction des cellules graisseuses).
Plus les rations sont limitées et l’apport ne couvre pas le métabolisme plus le corps se met en situation de « survie » et demande moins d’énergie.
Globalement, face au « manque » de nourriture, celui-ci va réguler à la baisse sa production d’énergie via la glande thyroïde, qui contrôle le métabolisme (réduction des hormones T4 et T3).
La restriction et la surveillance calorique induit un stress pour le corps qui sécrète du cortisol et de l’aldostérone. Ensemble, ces deux hormones conduisent au stockage des graisses et à une forte rétention des liquides.
Enfin, le corps finit par « puiser » dans les tissus disponibles : muscles notamment (catabolisme), puis les os (perte de densité osseuse), dents (déminéralisation)…
UN APPORT ALIMENTAIRE QUALITATIVEMENT INSUFFISANT OU INADAPTE
Au delà de l’aspect purement quantitatif, la qualité des aliments est un facteur à considérer. Un manque de vitamine, minéraux induit par l’absence de fruits, légumes, céréales complètes peut empêcher certaines réactions enzymatiques de se produire jusqu’au bout et induire la productions de métabolites intermédiaires qui seront responsables de l’encrassage de l’organisme. Petit à petit, les échanges cellulaires se font moins bien et le corps se mets en mode « stockage »..
Certaines personnes pensent aussi faire les bons choix en se dirigeant vers des produits « light » ou en n’étant pas informés du profil nutritionnel de certains aliments. Les biscottes, crackers, céréales de petit déjeuner, galettes de riz (même complets), le pain de mie, les pop corns.. sont les ennemis jurés du métabolisme tant leur index glycémique est élevé. A terme, cela peut conduire à une résistance des cellules à l’insuline, hormone chargée de régulier le taux de glucose sanguin.
Enfin, un manque d’acides gras essentiels (omégas 3 et 6 qui sont hypoglycémiants, hypocholestérolémiants) versus un apport conséquent en acides gras saturés peuvent expliquer une composition corporelle inchangée depuis des années malgré de nombreux efforts.
LE SUR-ENTRAINEMENT
Lorsque le volume d’entraînement est élevé, le cortisol est présent en trop grande quantité et les mécanismes précédemment expliqués entrent en jeu, favorisant notamment un manque d’énergie, une prise de poids et une réduction de la la consommation d’oxygène.
Certains marqueurs de l’inflammation comme le TNF-Alpha et l’interleukine-6 augmentent, induisant de fait une résistance à l’insuline, une baisse de la testostérone et la production de cellules adipeuses.
Enfin le sur-entrainement conduit à un déséquilibre des niveaux de cholestérol : il est souvent possible de noter une baisse du HDL et une hausse de triglycérides, du cholestérol total et des V-LDL qui sont les plus dommageables pour les maladies cardiovasculaires.
DE NOUVELLES PISTES : LE MICROBIOTE
La qualité de certaines produits alimentaires, notamment les protéines peuvent également être un facteur bloquant sur la perte de poids voire être responsable des kilos superflus. Viande et poissons d’élevage sont le plus souvent nourries aux hormones de croissance afin de les faire grossir deux à trois fois plus rapidement. Ces produits chimiques se retrouvent de fait dans la viande consommée et peuvent induire une réaction identique à celle des animaux selon la sensibilité des individus. Il est donc important de vérifier au maximum la provenance et de privilégier les filières de qualité / bio.
Attention également au lait et tout particulièrement le lait de vache qui contient de l’insuline bovine qui prédispose au diabète et contient et une hormone de croissance très puissante (son rôle est de faire grandir et grossir le veau très rapidement !).
Les antibiotiques, prescrits par certains médecins auraient également un effet sur le poids. Une équipe des universités du Colorado et de Pennsylvanie a démontré qu’ils altéraient la flore intestinal en favorisant notamment la prolifération des Lactobacillus, des bactéries présentes dans les intestins et les firmicutes qui extraient davantage de calories des aliments, entraînant une augmentation de la masse graisseuse. Dans la même lignée, des allergies ou intolérances non diagnostiquées peuvent expliquer une prise de poids anormale en déséquilibrant le microbiote flore intestinale), créant des inflammations responsables d’une trop grande rétention d’eau.
Enfin, les perturbateurs endocriniens et les pesticides dont les composés s’infiltrent facilement dans les flux sanguins peuvent perturber notre système hormonal, et faire prendre du poids.
Quelques règles simples peuvent aider à limiter ces pollutions : ne pas faire chauffer de plastique au micro-ondes (et éviter les plastiques tout court dans la mesure du possible), fuir l’aluminium, opter pour une conservation dans des Tupperware en verre, laver les fruits et légumes à l’eau et au vinaigre blanc (surtout s’ils ne sont pas bio) et les peler au besoin)…
Le corps subit donc davantage de stress et de pollutions que ce que l’on s’imagine. En étant davantage éclairés sur le sujet, quelques règles simples et du bon sens peuvent souvent suffire à désamorcer une prise de poids ou à débloquer une phase de stagnation.
Auteur :
Marie SEMERDJIAN
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